Pas à pas... خطوة بخطوة

بحوث في النَفَسِيّة

إنسياق متموضع

Recherches Spirites


Dérive situationniste


« Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi »

« ولادة ثم ممات ثم ولادة مجددا مرة بعد أخرى، فتطور دون هوادة؛ تلك هي سنة الحياة !»

De l'âme à l'Esprit من الروح إلى النفس

خلافا لما يذهب إليه البعض، من باب التعريب الحرفي، من ترجمة Spiritisme إلى الأرواحية، فإني أعتقد أن أفضل ترجمة لهذه الكلمة هي ما ارتأيت وكما أبينه في هذه المدونة؛ فالترجمة الأفضل لكلمة Esprit هي النفس، بينما تبقى الروح مرادفة لكلمة Âme؛ وبذلك يكون التعريب الآصح لكلمة Spiritisme هو : النفسية، بتحريك النون والفاء.

SPIRITISME POSTMODERNE (2)


L'extasié soufi المجذوب, médium postmoderne 
J'ai dit dans de précédents articles que je considère le soufisme comme un spiritisme islamique. Dans le spiritisme postmoderne que je théorise, il va sans dire que trouve une place éminente un tel soufisme, cette richesse spirituelle inouïe qui a té le prolongement entre la spiritualité antique et la nappe phréatique de la spiritualité moderne.
Je parlerai juste ici d'une figure pittoresque bien connue en milieu soufi comme un modèle de sagesse, qui est celle du fou ou dément et que les soufis préfèrent appeler à juste titre : Extasié المجذوب.
Et je voudrais en parler comme un archétype pour une nouvelle appréhension de la démence, cette sénilité que l'on a par trop vite catégorisée comme maladie et qui est peut-être un signe éminent de sagesse, celle qui perçoit l'imperceptible, cet illuminé de la caverne de Socrate.
Rappelons qu'aujourd'hui, dans le domaine médical, le plus sérieux et le plus réputé neurologue et gériatre américain Peter J. Whitehouse l'affirme haut et fort : l'Alzheimer n'est pas une maladie, c'est un mythe. 
Dans son livre coécrit avec Daniel George (Le mythe de la maladie d'Alzheimer. Ce qu'on ne vous dit pas sur ce diagnostic tant redouté, éditions Solal), il insiste sur le fait que le soi-disant malade d'Alzheimer, connaissant des difficultés cognitives, ne doit pas être stigmatisé et on se doit de le laisser vivre sa vie sans l'empoisonner avec un traitement chimique qui, au lieu de le guérir, en fera pour de bon un malade. Et de conseiller un retour à la prise en charge traditionnelle de la vieillesse problématique, celle qui avait cours dans les sociétés traditionnelles.
Or, dans les sociétés arabes musulmanes, le vieux qui commençait à paraître désaxé était catalogué non en paria et rejeté ou au mieux pris en pitié, mais il était vénéré et faisait même l'objet du respect dû à un saint. Et les soufis vont même jusqu'à le considérer en tant que tel. Il est, pour eux, un extasié, celui qui a été attiré par Dieu vers lui, vers sa vérité. Et cette sainteté, malgré le comportement irrationnel de la personne qui n'est pour les non-soufis qu'un aliéné, est un alignement sur le vrai sens des choses échappant aux humains, la vérité divine invisible et incompréhensible du commun des mortels.   
Aussi, l'extasié pour les soufis est-il souvent considéré comme le médium par excellence entre notre monde visible et le monde invisible. D'ailleurs, ne voit-on pas le soi-disant malade d'Alzheimer fixer des figures qui nous sont invisibles, apercevoir ce qui échappe à notre vision, comprendre et deviner nos pensées et réagir par anticipation à tout ce qui, en nous, reste parfois de l'ordre de l'inexprimé, de l'imperceptible?
Réhabiliter aujourd'hui le statut réservé à la démence, surtout la démence sénile, c'est reconsidérer notre appréhension de la sagesse humaine. Car un vieux qui nous paraît sombrer dans le naufrage qu'est une vieillesse mal maîtrisée est un être qui a vécu et qui a de ce fait une expérience de la vie qui ne peut pas ne pas laisser de traces, même si elle nous apparaît singulière. Surtout, qu'elle est fécondée d'une prescience des réalités qui restent pour nous de l'ordre de l'irréalité. 
Demain, grâce à une appréhension meilleure de cette soi-disant maladie d'Alzheimer, l'actuel dément sera l'éclaireur des mondes à conquérir par l'intelligence humaine libérée du diktat de la rationalité imposé par la Modernité défunte.
Demain, l'actuel malade d'Alzheimer sera peut-être le médium par excellence ou l'un des médiums les plus courants, car les plus sérieux. Ce sérieux sera assis sur une expérience d'âge et de vie venant d'un potentiel considérable de sagesse de la réalité, de connaissance de soi et de connexions émotionnelles lui permettant de mieux accompagner l'évolution en cours pour un saut qualitatif qui attend l'homme commun d'aujourd'hui vers l'homme exceptionnel de demain. 
Et cet être humain à venir, cet être «extra-ordinaire», car augmenté, non d'une déchéance physique absolue le réduisant à de la matérialité, mais d'une spiritualisation poussée. C'est que l'homme de demain sera son pas l'homme transhumanisé, mais l'homme spiritualisé.